J’ai décidé de partager un peu avec vous la genèse d’OK Corral, un point important dans l’écriture de ce livre fut la constitution de la documentation.
Comme tant d’écrivains amateurs, j’ai débuté de nombreux textes. Et j’en ai fini peu. Et pour une part de ceux que je terminais, je les trouvais arides : juste une intrigue sans consistance ou matière. Il manquait de la chair au récit lui donnant de la saveur et du réalisme.
Je crois que comme toute personne ayant quelque chose à écrire, lors de mes premiers textes je fonçais tête baissée pour passer par écrit tout ce que j’avais en tête. L’encre avait à peine le temps de sécher que de nouvelles idées se bousculaient, et il fallait toujours aller pour plus vite… Jusqu’à ce que l’inspiration du moment disparaisse ou ne mène nulle part : lorsqu’on ne sait plus par quel bout prendre notre histoire ou comment la poursuivre.
Alors j’ai commencé à me tourner vers les nouvelles. Plus courtes elles me permettaient d’éviter ce problème et je m’attelais à travailler – surtout re-travailler – le texte. Mais je voulais aussi pouvoir écrire de plus longs textes, des romans. J’ai progressivement appris en groupe d’écriture à créer un synopsis et à avoir une idée claire des différentes parties de mon roman, pourquoi elles existaient (ce qu’elles apportaient ou provoquaient chez le lecteur) et comment elles s’articulaient les unes aux autres. Sorte de plan détaillé tel un storyboard, il me permettait d’avoir une ligne claire à suivre pour y greffer mon inspiration du moment.
Mais une autre partie que je trouve essentielle est la recherche documentaire. L’auteur a besoin de connaître parfaitement le contexte de son histoire et s’en représenter une image claire. Internet est pour cela merveilleux : un coup de Google maps, de google street et une recherche d’images localisées et nous pouvons avoir une vue précise d’un lieu en 2D comme en 3D à différentes périodes de l’année. De même c’est une mine de renseignements pour connaître les us et coutume d’une région ou les anecdotes de celles et ceux qui y ont vécu. Tous ces détails sont cruciaux pour l’histoire car ils donnent un cachet d’authenticité : on a l’impression d’y être, l’ensemble est cohérent, on y croit. Mais internet n’est pas toujours suffisant, avoir l’occasion de visiter les lieux d’un roman permet de s’en imprégner et s’en inspirer pour notre écriture.
Pour OK corral c’est la chance que j’ai eu. Si, plus jeune, j’avais déjà parcouru l’ouest américain, en 2018 je repassais deux semaines en famille en Arizona et dans l’Utah. Ces vacances furent consacrées aux déserts, aux ranchs, aux chevaux et à des escapades au Grand Canyon, à Bryce Canyon, à Monument Valley et à Tombstone qui est la ville où se passent les événements d’OK Corral. Ce voyage, ô combien visuel, gravera de véritables peintures dans mon esprit dont je me servis dans mon livre OK Corral. Fremont et Allen Street de Tombstone, qui ont gardé leur caractère western, allaient accueillir mes héros et vilains. Je complétais l’ensemble avec des documents historiques : cartes et photos de 1881, témoignage de Wyatt Earp devant le tribunal au sujet de la fusillade au coeur de l’ouvrage, témoignage de Kate « Big Nose », photos des protagonistes, mais aussi bibliographie comme « Doc Holliday : the life and legend » de Gary L.Roberts… Bref j’aime à avoir de la matière à profusion sur mon sujet. On n’est pas obligé de suivre à la lettre leur contenu : c’est là toute la liberté littéraire, mais ces informations créent une atmosphère particulière.
C’est bien sûr un peu différent lorsque l’on écrit de la littérature de l’imaginaire (Fantastique / Fantasy / Science-Fiction), les univers pouvant être totalement irréels. Mais même dans ce cas je m’entoure de photos, de croquis, d’anecdotes que je créé moi-même, plein de détails que je n’utiliserais sûrement pas mais qui me servent à rendre ce monde réel et cohérent.
Si vous avez une activité, une spécialité ou des connaissances spécifiques, employez-les. Elles donnent aussi du réalisme à votre histoire. Ainsi même si j’ai ajouté encore de la documentation à propos des chevaux, mes deux/trois dernières années à monter à cheval, éduquer une pouliche de 3 ans, nourrir les chevaux et participer aux taches d’une écurie, transparaissent dans le livre. Votre propre expérience peut faire (doit ?) partie de votre documentation au sens large.
Alors vous retrouverez au gré de ce billet quelques unes des inspirations qui ornaient mon ordinateur lors de l’écriture de « L’aventure au galop tome 1 : OK Corral ». Et j’ai comme projet d’en glisser quelques unes dans la publication finale du livre.
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